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inscrits sur ses matricules (matricularii)[1]. Ils remplissaient les plus bas offices, comme de balayer, plus tard de sonner les cloches, et vivaient avec les clercs du surplus des offrandes de pain et de vin. Pour les ordres élevés du clergé, le célibat tendait de plus en plus à s’établir ; au moins, les secondes noces étaient interdites[2]. Les montanistes arrivèrent vite à prétendre que les sacrements administrés par un prêtre marié étaient nuls. La castration ne fut jamais qu’un excès de zèle, bientôt condamné[3]. Les sœurs compagnes des apôtres[4], dont l’existence était établie par des textes notoires, se retrouvent dans ces sous-introduites, sortes de diaconesses servantes, qui furent l’origine du concubinat avoué des clercs au moyen âge[5]. Les rigoristes demandaient qu’elles fussent

  1. C’est l’origine du mot marguillier. Voir Martigny, au mot matricula ; Du Cange, au mot matricularius. Cf. saint Jérôme, Epist. ad Innocentium, col. 26, Mart.
  2. Philos., IX, 12, p. 458-460, Duncker et Schneidewin.
  3. Le célibat s’appelait souvent εὐνουχία. Matth., xix, 12 ; Athénag., Leg., 33 ; Clém. d’Alex., Strom., III, 12 ; Constit. apost., VIII, 10. Notez le σπάδων πρεσϐύτερος dans Philos., IX, 12, p. 456. Voyez ci-dessus, p. 200, note 5 ; conc. de Nicée, canon 1 ; Bunsen, Anal. ante-nic., II, p. 10-11. Tertullien veut que les apôtres aient tous été continentes ou spadones.
  4. I Cor., ix, 5.
  5. Eus., H. E., VII, xxx, 12 et suiv. ; Tertullien, De virg. vel., 14 ; Pseudo-Clément, Epist. de virgin., i, 10 ; ii, 1-6 ; Cypr., Epist., 62 ; Hefele, Concil., I, p. 138, 206, 363 ; traité De singul.