Page:Renan - Melanges Histoires et Voyages,Calmann,1878.djvu/111

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Roger son fameux traité de géographie, comme les poëtes qui faisaient des kasida arabes en l’honneur de leurs nouveaux maîtres.

À Montréal, à Cefalù, l’influence arabe est moins forte qu’à Palerme. L’abbaye de Montréal, la cathédrale de Cefalù, sont des églises romanes décorées à la byzantine. La mosaïque y flamboie dans toute sa splendeur. Qu’on se figure une de nos cathédrales historiée de bas en haut comme les pages d’une Bible resplendissante. L’exécution à Cefalù offre une perfection qu’on ne trouve pas ailleurs. À Montréal, quelques scènes bibliques, surtout celle de la création, sont représentées d’une façon entièrement neuve. Les portes de bronze de Montréal rappellent celles de Florence pour la grandeur et la naïveté ; elles sont de 1186. Dans le cloître, chacun des chapiteaux sculptés voudrait une étude de plusieurs heures.


II.

Ces merveilles de l’art siculo-normand ayant leur centre à Palerme, nous pûmes les étudier à loisir, sans déserter les travaux du congrès. La visite que nous fîmes aux belles fouilles dirigées par le prince de Scalea et M. Cavallari dans l’ancienne ville phénicienne de Solonte ne nous empêcha pas non plus de donner à ces intéressantes discussions l’attention qu’elles méritaient. Les congrès de scienziati, établis vers 1840 par quelques savants