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Page:Renan - Melanges Histoires et Voyages,Calmann,1878.djvu/19

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il vit bien. Le hasard des élections de février 1871, hasard qui nous domine encore, l’Assemblée de 1871 ayant trouvé moyen de s’imposer à l’avenir, a rendu jusqu’à ces derniers temps le résultat douteux. En 1873, notamment, il y eut un moment où l’on put croire que, moyennant un accord avec la maison de Bourbon, une restauration du vieux système national n’était pas impossible. La conduite de M. le comte de Chambord trancha la question. À partir de novembre 1873, la position de la France fut ce qu’aurait été celle de la Prusse, si Frédéric-Guillaume III et sa dynastie avaient abdiqué après la bataille d’Iéna. Les réformes dans le genre de celles dont nous parlons ne peuvent s’accomplir dans un pays qu’avec la collaboration de sa vieille dynastie nationale. — Quant à la tentative de 1877, il n’y faut voir que le rêve de personnes obstinées, à qui leurs principes arrêtés enlèvent toute vue claire de la réalité et de la possibilité, ces deux pôles uniques sur lesquels le politique doit se guider.

Ainsi la restauration de la nation à la façon prussienne n’aura pas lieu. Il faut, pour réaliser un tel programme, une union que nous n’avons pas ; il faut surtout une monarchie et une noblesse. Aucune des réformes que l’on avait pu concevoir dans ce sens