l’erreur par sa confiance exagérée dans les textes des historiens. Ces textes sont, pour l’époque qui nous occupe, tout à fait incomplets et défectueux ; ils ne disent pas, il est vrai, que, après avoir appris le soulèvement d’Avidius, Marc-Aurèle vint en Italie ; ils le font partir directement pour l’Orient ; mais il est parfaitement admissible que Marc-Aurèle soit d’abord venu à Rome[1] ou du moins aux environs[2]. Sans cela même, on ne comprend pas comment Faustine se joint à lui pour le voyage d’Orient.
Nous croyons donc que les quatre pièces conservées par Vulcatius Gallicanus sont authentiques. M. Borghesi, du reste, fut ramené par des réflexions ultérieures à porter sur ces pièces un arrêt moins sévère. Dans ses Fastes consulaires[3], il semble leur accorder une pleine valeur. Mais, si les lettres citées par Vulcatius sont authentiques, le principal reproche qu’on adresse à la mémoire de l’épouse de Marc-Aurèle est victorieusement réfuté.
Les allégations relatives à l’empoisonnement de Vérus[4] sont si peu consistantes que nous ne nous arrêterons pas à les combattre. Et d’abord Vérus n’a pas été empoisonné ; il est mort de la façon la plus naturelle, d’une apoplexie, à Altino. Selon les uns, Faustine aurait procuré sa mort pour cacher ses intrigues avec lui ; selon d’autres,
- ↑ M. des Vergers l’admet. (Essai sur Marc-Aurèle, p. 100.)
- ↑ Nous disons « ou aux environs » pour sauver la vérité du passage de Dion Cassius (LXXI, 32), d’où il résulterait que, quand Marc-Aurèle revint à Rome après son voyage d’Orient, il avait été absent huit années. Peut-être avait-il évité d’entrer dans Rome par quelque motif politique. Du reste, ces huit années ne peuvent être prises à la rigueur (voir la note 119 de l’édition de Sturz, sur le livre LXXI). Cf. Vulcatius, Avid., 13.
- ↑ (Encore inédits.) Note sur les consuls de l’an 926.
- ↑ Capitolin, Verus Imp., 10.