Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/121

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était juste que je la défrayasse de toute chose ; elle m’avait d’ailleurs témoigné qu’elle s’y attendait, et c’était encore un moyen d’achever de tout cicatriser. Je suis persuadé que la gestion des finances sera maintenant plus régulière, et qu’ainsi ce que l’un fera sera autant de moins à faire pour l’autre.

Tu vas être surprise d’apprendre, chère amie, que la malheureuse démarche que j’avais faite au ministère, et à laquelle on avait fait une réponse négative, a failli se renouer de plus belle, dans le sens même où on l’avait d’abord interprétée, et qui l’avait fait ajourner. Le fait est que dans le courant du mois d’août, et quelques jours après la lettre qui me notifiait l’ajournement, mes pièces (à l’exception de la lettre de M. Reinaud) ont été transmises à M. Auvray, inspecteur de l’Académie de Paris, afin qu’il en fît son rapport au ministère. Comment une demande refusée dans un sens pouvait-elle encore être objet de rapport dans le sens même où elle était refusée (car j’étais présenté à M. Auvray comme demandant une place dans un collège de Paris), c’est ce que je ne me charge pas d’expliquer, chère amie ; toute cette affaire est un vrai labyrinthe dont le fil en certains endroits est pour moi tout à fait rompu. Quoi qu’il en soit, M, Auvray désira quelques renseignements précis sur mon âge, le lieu de ma naissance, etc. et s’adressa pour cet effet à M. Crouzet, car j’étais déjà parti à cette époque. M. Crouzet promit de m’écrire, et prétend