Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/450

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en chef de l’armée, ami intime de Daremberg, et avec qui je suis en des rapports continuels, le remplacerait au besoin pour ma santé.

Adieu, ma sœur bien-aimée. Compte toujours sur mon inaltérable tendresse. Écris-moi immédiatement ; assure-moi que tu reviendras au mois de septembre. Comment te prouverai-je que je t’aime ? Un jour, je l’espère, en te rendant heureuse et te faisant oublier les dures années de ton exil.

Ton meilleur ami,
E. RENAN.


MADEMOISELLE RENAN
chez M. le comte André Zamoyski, Nouveau-Monde, Varsovie, Pologne.


Rome, 6 avril 1850.

Je ne puis accepter, ma bien chère Henriette, toutes les réflexions que tu me proposes dans ta dernière lettre sur la grave question qui nous préoccupe depuis si longtemps. Toutes, je le reconnais, partent de la noblesse de ton cœur et de l’infinie délicatesse de tes sentiments ; mais en les examinant avec tout le sang-froid possible, je ne puis donner à ces considérations, une seule peut-être exceptée, toute la valeur que tu leur attribues dans cette délibération. Et d’abord, ma chère amie, ne me parle plus du motif tiré des