Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/485

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laissé cela à ton choix ; toi seule peux apprécier les raisons qui militent pour chacun de ces partis. Je me permettrai seulement de te faire observer que le premier parti serait le plus conforme à mes désirs, et que j’apprendrais avec une joie extrême que tu t’y es arrêtée, — que ma mission officielle, avec son prolongement d’un mois, expire le 15 mai, c’est-à-dire dans quelques jours, et qu’à partir de ce moment je suis libre, — que de Venise à Berlin la route est des plus faciles, et presque toute en voie de fer. A Breslau, j’ai une excellente connaissance, le savant docteur Henschel, médecin habile, intime de Daremberg. Turin et Milan n’ont pour moi qu’un intérêt secondaire, et j’y séjournerai, en toute hypothèse, peu de temps. Mes finances sont en bon état, ma première lettre de crédit me laisse encore une marge très considérable ; et en toute hypothèse, M. Vernes vient de m’en expédier une seconde de mille francs sur Venise, comme s’il avait deviné l’importante éventualité qui là peut m’accueillir. J’ai trouvé également ici poste restante la lettre officielle du ministère pour ma prolongation. Des réductions barbares du budget ont seules empêché de m’accorder davantage. On a pourtant laissé entendre à Daremberg qu’à mon retour, on pourrait, si j’étais en déficit, m’accorder un dédommagement.

Ainsi donc, ma bien-aimée, voilà qui est bien entendu et très net, si les lettres que tu m’as déjà expédiées et qui m’attendent à Venise, ne