Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/60

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longtemps que je le voudrais. Heureusement tu sauras t’expliquer ce laconisme forcé, et loin d’y voir l’indifférence, tu l’interpréteras par la confiance d’une affection qui s’entend à demi-mot. Adieu, chère amie, j’entends mon travail qui me rappelle et voudrait me reprocher les courts instants que j’ai passés avec toi, mais Dieu sait si j’aurais le courage de supporter tant d’heures laborieuses et ardues, s’il ne m’était donné de temps en temps de venir reprondre des forces dans ton cher entretien. Tu connais ma tendresse.

Ton frère et ami,

E. RENAN.


MADEMOISELLE RENAN
chez Mme la comtesse Zamoyska, Attmark, 2, Dresde (Saxe).


12 février 1847.

Cette fois, bonne amie, je serai encore réduit au laconisme ; mais c’est, j’espère, la dernière lettre que je t’écris dans ces proportions. Tout va bien, très bien même, chère amie. J’ai fait l’autre jour à M. Reinaud une visite des plus fructueuses. Je désirais lui demander s’il était possible d’obtenir un sursis au terme fixé pour la remise des compositions, sursis que l’on m’avait dit au secrétariat de l’Institut impossible à obtenir. Il a trouvé un excellent moyen pour