Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/75

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bien que je t’eusse engagée à accepter. Mais en vérité l’incertitude de toutes ces spéculations compense abondamment ce qu’elles peuvent avoir d’avantageux. — La nouvelle du retour en Pologne m’a désolé, chère amie, bien que la cause m’en ait été agréable. J’imagine, chère amie, que la cause des principaux désagréments du passé est désormais enlevée. Soutiens-moi toujours par la promesse, chère amie, que tu ne laisseras point ces désagréments et surtout la fatigue de la santé dépasser une certaine limite. Hélas ! que ne puis-je te dire quelque chose de plus efficace ! Toute mon espérance est de le pouvoir un jour ! Adieu, très chère amie. Appuie-toi sur la tendresse sans bornes de ton frère et ami,

E. RENAN.


MADEMOISELLE RENAN
chez Mme ta comtesse Zamoyska, Attmark, 2, Dresde (Saxe).


12 avril 1847.

Le succès a dépassé mon attente, chère amie. Le prix m’a été définitivement décerné, et avec des circonstances plus honorables que je n’aurais jamais osé l’espérer. La difficulté de M. Pillon, dont la commission a été très préoccupée, ainsi que je le présumais, n’a point arrêté ; il a été décidé que, par une exception unique, il y aurait cette année deux prix, l’un et l’autre de douze