Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/96

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parce que je voulais attendre que les démarches que je fais en ce moment au ministère eussent amené quelque résultat, ou au moins se fussent nettement dessinées. Mais je craindrais, en reculant plus longtemps, que ma lettre ne te trouvât plus à Dresde. Aussi bien, attendrais-je peut-être longtemps, si je voulais attendre la solution complète de toute cette affaire, à peine encore entamée. Je n’ai pas été fâché de voir s’écouler quelques jours entre la séance et ma pétition, afin de laisser les journaux officiels en parler, et surtout le Journal de l’Instruction Publique et des Débats. Ils l’ont fait de la manière la plus favorable que je pouvais espérer, c’est-à-dire on copiant textuellement et sans retranchement le rapport de la commission. M. Philarète Chasles, en rendant compte de la séance dans le Journal des Débats, a ajouté au nom de M. Pillon une longue série d’éloges qui contraste singulièrement avec la brièveté du compte rendu du premier ouvrage. Mais il est trop clair qu’il en devait être ainsi, et je me tiens fort honoré des témoignages d’estime rendus à mon rival. Il vient de recevoir la décoration de la Légion d’honneur. Du reste, ce nom et col ouvrage inconnus ont, à ce qu’il parait, intrigué plusieurs personnes ; car plusieurs sont venues trouver M. Reinaud pour lui demander où ils pourraient se le procurer, croyant qu’il était publié. Une de ces demandes m’a spécialement flatté ; c’est celle qui a été faite au nom du Comte de Paris, c’est-à-dire sans doute des personnes chargées de son