Page:Renan - Souvenirs d’enfance et de jeunesse.djvu/244

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avait le puissant organisateur. Engagé jeune dans l’état ecclésiastique, il fut nommé, par l’influence de sa famille, curé de la paroisse de Saint-Sulpice, qui était alors une dépendance de l’abbaye de Saint-Germain des Prés. Sa piété tendre et susceptible s’offusqua d’une foule de choses qui, jusque-là, avaient paru innocentes, par exemple d’un cabaret qui s’était établi dans les charniers de l’église et où les chantres buvaient. Il rêva un clergé à son image, pieux, zélé, attaché à ses fonctions. Beaucoup d’autres saints personnages travaillaient au même but ; mais la façon dont Olier s’y prit fut tout à fait originale. Seul, Adrien de Bourdoise comprit comme lui la réforme ecclésiastique. L’idée vraiment neuve de ces deux fondateurs fut de chercher à procurer l’amélioration du clergé séculier au moyen d’instituts de prêtres mêlés au monde et joignant le ministère des paroisses au soin d’élever les jeunes clercs.

Olier et Bourdoise, en effet, tout en devenant réformateurs et chefs de congrégations, restèrent curés, l’un de Saint-Sulpice, l’autre