Page:Renan - Souvenirs d’enfance et de jeunesse.djvu/245

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de Saint-Nicolas du Chardonnet. Ce fut la cure qui engendra le séminaire. Ces saints personnages réunirent leurs prêtres en communautés, et ces communautés devinrent des écoles de cléricature, des espèces de pensions où se formèrent à la piété les jeunes gens qui se préparaient à l’état ecclésiastique. Une circonstance rendait de telles créations faciles et sans danger pour l’État, c’est qu’elles n’avaient pas de professorat intérieur. Le professorat théologique était tout entier à la Sorbonne. Les jeunes sulpiciens ou nicolaïtes qui faisaient leur théologie y allaient assister aux leçons. L’enseignement restait ainsi national et commun. La clôture du séminaire n’existait que pour les mœurs et les exercices de piété. C’était l’analogue de ce qu’est aujourd’hui un internat envoyant ses élèves au lycée. Il n’y avait qu’un seul cours de théologie à Paris : c’était le cours officiel professé à la faculté. Dans l’intérieur du séminaire, tout se bornait à des répétitions, à des conférences. Il est vrai que cela devint assez vite une fiction. J’ai ouï dire aux anciens de Saint-