que Dieu allait susciter de leurs tombeaux quelques-uns des anciens prophètes pour servir de guides à Israël vers sa destinée finale[1]. D’autres tenaient Jean pour le Messie lui-même, quoiqu’il n’élevât pas une telle prétention[2]. Les prêtres et les scribes, opposés à cette renaissance du prophétisme, et toujours ennemis des enthousiastes, le méprisaient. Mais la popularité du baptiste s’imposait à eux, et ils n’osaient parler contre lui[3]. C’était une victoire que le sentiment de la foule remportait sur l’aristocratie sacerdotale. Quand on obligeait les chefs des prêtres à s’expliquer nettement sur ce point, on les embarrassait fort[4].
Le baptême n’était, du reste, pour Jean qu’un signe destiné à faire impression et à préparer les esprits à quelque grand mouvement. Nul doute qu’il ne fût possédé au plus haut degré de l’espérance messianique. « Faites pénitence, disait-il, car le royaume de Dieu approche[5]. » Il annonçait une « grande colère », c’est-à-dire de terribles catastrophes qui allaient venir[6], et déclarait que la cognée était déjà