Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/497

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qu’il fût hors de charge[1], et à le consulter sur toutes les questions graves. Pendant cinquante ans, le pontificat demeura presque sans interruption dans sa famille ; cinq de ses fils revêtirent successivement cette diginité[2], sans compter Kaïapha, qui était son gendre. C’était ce qu’on nommait la « famille sacerdotale », comme si le sacerdoce y fût devenu héréditaire[3]. Les grandes charges du temple leur étaient aussi presque toutes dévolues[4]. Une autre famille, il est vrai, celle de Boëthus, alternait avec celle de Hanan dans le pontificat[5]. Mais les Boëthusim, qui devaient l’origine de leur fortune à une cause assez peu honorable, étaient bien moins estimés de la bourgeoisie pieuse. Hanan était donc en réalité le chef du parti sacerdotal. Kaïapha ne faisait rien, que par lui ; on s’était habitué à associer leurs noms, et même celui de Hanan était toujours mis le premier[6]. On comprend, en effet, que, sous ce régime de pontificat annuel et transmis à tour de rôle selon le caprice des procurateurs, un vieux pontife, ayant

  1. Jean, xviii, 15-23 ; Act., iv, 6.
  2. Jos., Ant., XX, ix, 1. Comp. Talm. de Jér., Horayoth, iii, 5 ; Tosiphta Menachoth, ii.
  3. Jos., Ant., XV, iii, 1 ; B. J., IV, v, 6 et 7 ; Act., iv, 6.
  4. Jos., Ant., XX, ix, 3 ; Talm. de Bab., Pesachim, 57 a.
  5. Jos., Ant., XV, ix, 3 ; XIX, vi, 2 ; viii, 1.
  6. Luc, iii, 2.