Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/555

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observer à Pilate qu’il eût fallu adopter une rédaction qui impliquât seulement que Jésus s’était dit roi des Juifs. Mais Pilate, déjà impatienté de cette affaire, refusa de rien changer à ce qui était écrit[1].

Les disciples avaient fui[2] Une tradition néanmoins veut que Jean soit resté constamment debout au pied de la croix[3]. On peut affirmer avec plus de certitude que les fidèles amies de Galilée, qui avaient suivi Jésus à Jérusalem et continuaient à le servir, ne l’abandonnèrent pas. Marie Cléophas, Marie de Magdala, Jeanne, femme de Khouza, Salomé, d’autres encore, se tenaient à une certaine distance[4] et ne le quittaient pas des yeux[5]. S’il fallait en croire le quatrième Évangile[6], Marie, mère de Jésus, eût été

  1. Matth., xxvii, 37 ; Marc, xv, 26 ; Luc, xxiii, 38 ; Jean, xix, 19-22. Peut-être était-ce là un scrupule de légalité. Apulée, Florida, I, 9.
  2. Justin, Dial. cum Tryph., 106.
  3. Jean, xix, 25 et suiv.
  4. Les synoptiques sont d’accord pour placer le groupe fidèle « loin » de la croix. Le quatrième évangéliste dit « à côté », dominé par le désir qu’il a de montrer que Jean s’est approché très-près de la croix de Jésus.
  5. Matth., xxvii, 55-56 ; Marc, xv, 40-41 ; Luc, xxiii, 49, 55 ; xxiv, 10 ; Jean, xix, 25. Cf. Luc, xxiii, 27-31.
  6. Jean, xix, 25 et suiv. Luc, toujours intermédiaire entre les deux premiers synoptiques et Jean, place aussi, mais à distance, « tous ses amis » (xxiii, 49). L’expression γνωστοί peut, il est vrai,