Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/567

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doute accompagnaient la scène de cris aigus et de pleurs.

Il était tard, et tout cela se fit fort à la hâte. On n’avait pas encore choisi le lieu où on déposerait le corps d’une manière définitive. Ce transport, d’ailleurs, aurait pu se prolonger jusqu’à une heure avancée et entraîner la violation du sabbat ; or, les disciples observaient encore avec conscience les prescriptions de la loi juive. On se décida donc pour une sépulture provisoire[1]. Il y avait près de là, dans un jardin, un tombeau récemment creusé dans le roc et qui n’avait jamais servi. Il appartenait probablement à quelque affilié[2]. Les grottes funéraires, quand elles étaient destinées à un seul cadavre, se composaient d’une petite chambre, au fond de laquelle la place du corps était marquée par une auge ou couchette évidée dans la paroi et surmontée d’un arceau[3].

  1. Jean, xix, 41-42.
  2. Une tradition (Matth., xxvii, 60) désigne comme propriétaire du caveau Joseph d’Arimathie lui-même.
  3. Le caveau qui, à l’époque de Constantin, fut considéré comme le tombeau du Christ, offrait cette forme, ainsi qu’on peut le conclure de la description d’Arculfe (dans Mabillon, Acta SS. Ord. S. Bened., sect. III, pars II, p. 504) et des vagues traditions qui restent à Jérusalem dans le clergé grec sur l’état du rocher actuellement dissimulé par l’édicule du Saint-Sépulcre. Mais les indices sur lesquels on se fonda sous Constantin pour identifier ce tom-