nit aussi un argument contre notre auteur. On dirait qu’il l’a conçu faute d’avoir bien saisi le parallélisme du passage du psaume xxii, qu’il cite. On a un exemple du même genre d’erreur dans Matthieu, xxi, 2-5. Peut-être aussi la tunique sans couture du grand prêtre (Josèphe, Ant., III, vii, 4) est-elle pour quelque chose en tout ceci.
§ 36. Nous touchons à la plus grave objection contre la véracité de notre auteur. Matthieu et Marc ne font assister au crucifiement que les femmes galiléennes, compagnes inséparables de Jésus. Luc ajoute à ces femmes « tous les gens de la connaissance de Jésus » (πάντες οἱ γνωστοὶ αὐτῷ), addition qui est en contradiction avec les deux premiers Évangiles[1] et avec ce que Justin[2] nous apprend de la défection des disciples (πάντες οἱ γνώριμοι αὐτοῦ πάντες) après le crucifiement. En tout cas, dans les trois premiers Évangiles, ce groupe de personnes fidèles se tient « loin » de la croix, et ne s’entretient pas avec Jésus. Notre Évangile ajoute trois détails essentiels : 1o Marie, mère de Jésus, assiste au crucifiement ; 2o Jean y assiste aussi ; 3o tous sont debout au pied de la croix ; Jésus s’entretient avec eux, et confie sa mère à son disciple favori. Chose singulière ! « La mère des fils de Zébédée » ou Salomé, que Marc et Matthieu placent parmi les femmes fidèles, est privée de ces honneurs dans le récit qu’on suppose avoir été écrit par son fils. Le nom de Marie attribué à la sœur de Marie, mère de Jésus, est aussi quelque chose de singulier. Ici, je suis nettement pour les synoptiques. « Que la connaissance de la présence