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BUCOLIQUES


les bras et battait des mains. Elle exhortait ainsi ses canards domestiques à descendre vers la rivière.

Il me parut que les canards ne voulaient pas avancer. Ils se retenaient, collés les uns aux autres, le cou droit et les pattes écartées.

La vieille Martenette dut les pousser de la savate, les frapper de son tablier.

Les canards dégringolèrent alors, titubant et se bousculant, et comme entraînés par les grosses boules de leurs jabots.

Nous dîmes, familier, à la vieille Martenette :

— Ils ont du mal à passer ; le sentier est trop étroit.

La vieille Martenette nous répondit poliment :

— Oh ! ils le connaissent, et d’habitude ils vont tous seuls à la rivière, mais ils vous ont vu de loin et vous leur avez fait peur.

Et, sans aucune provocation de notre part, elle ajouta :