Page:Renard - Comedies.djvu/12

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Maurice entre. — Dès ses premières phrases et ses premiers gestes, on sent qu’il est comme chez lui.

MAURICE. Il appuie sur les mots.

Bonjour, chère et belle amie.

BLANCHE, moins affectée.

Bonjour, mon ami. (Maurice veut l’embrasser par habitude, politesse, et pour braver le péril. Elle recule.) Non.

MAURICE

Oh ! en ami.

BLANCHE

Plus maintenant.

MAURICE

Je vous assure que ça ne me troublerait pas.

BLANCHE

Ni moi ; précisément : c’est inutile… Avez-vous terminé vos courses ?

MAURICE. Il pose son chapeau et sa canne sur un meuble et s’assied à gauche de la cheminée, tend ses mains au feu, le ravive, tâche de ne pas paraître gêné. Blanche s’est assise près de sa table, du côté opposé à celui où elle lisait la lettre.

Toutes, et je m’assieds éreinté. Que ne peut-on s’endormir garçon et se réveiller marié ? Je suis allé d’abord à la mairie : m’adressant ici, puis là, puis à droite, puis à gauche, puis au fond, j’ai questionné divers messieurs ternes que mon mariage n’a