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Page:Renard - Comedies.djvu/83

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c’est inévitable, je ne peux plus y échapper, il faudra, tôt ou tard, que je connaisse une autre femme !

MARTHE

Touchante petite pensée à porter, en médaillon, sur le cœur.

PIERRE

Elle finit par consoler.

MARTHE

Enfin nous ne sommes pas veufs. Quel remède ?

PIERRE

Un congé, un congé renouvelable de temps en temps. On n’a même pas ses dimanches. Je n’en peux plus. J’ai trop promis, par abus de confiance en ma sagesse. Je me dégage, je me donne de l’air, il faut que je marche un peu. Venez avec moi faire un tour… de promenade, à mon bras, sous les arbres.

MARTHE

Au clair de cette lune ?

PIERRE

Elle nous attend : Venez, je suis las de ne pouvoir qu’aimer. J’ai besoin d’adorer. Dites : voulez-vous que je vous adore ?

MARTHE

Je voudrais bien.

PIERRE

Ne refusez pas ce que j’ai de meilleur, ma façon