Page:Renard - Comedies Bernouard.djvu/175

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Rose, attristée.

Je te l’ai déjà dit, Bargette : je n’en sais rien.

Bargette

Tu lui prenais peut-être trop cher ?

Rose

Quarante francs par mois ! Je n’avais aucun bénéfice. Après la mort de sa mère, il ne savait où aller. Il fallait bien l’héberger, un garçon, un cousin ! J’ai mis son assiette une fois, deux fois. Ça l’arrangeait. Il a offert ses quarante francs. Je les ai pris, sans même calculer. Je ne suis pas une aubergiste, J’étais une cousine, une sœur.

Bargette

Une mère.

Rose

Une sœur aînée. Un soir, au bout de six mois, il n’est pas revenu.

Bargette

Sans donner d’explication ?

Rose

Sans dire merci.

Bargette

C’est mal élevé et ingrat.

Rose

C’est jeune.

Bargette

C’est une planche pourrie ; il n’y a aucune confiance possible en ce garçon-là !… Et depuis, vous êtes brouillés.

Rose

Oh ! ma pauvre Bargette, si je le rencontre, il ne touche pas sa casquette.

Bargette

Il était libre. Tout de même, il a dû te mortifier !