de commencer leur éducation. Puis, je devrai les mettre au lycée, songer à leur avenir, leur donner le goût d’une profession, les pousser dans le monde. Je perdrai la tête.
DAPHNIS. — Alors, tu souhaiteras qu’un homme à poigne se montre, le brave garçon d’abord dédaigné.
CHLOÉ. — Il faudra marier ma fille. M’y résoudrai-je, mon Dieu ?
DAPHNIS. — Un second homme à poigne sera nécessaire.
CHLOÉ. — Tu ris et j’ai envie de pleurer. On a beau dire, une mère n’est pas un père. J’exagérais tout à l’heure. Je ne puis que le débarbouiller, les chers petits, couper leurs ongles, les habiller coquettement, arrondir leurs joues, leur créer une santé forte. Une gouvernante bien payée me remplacerait.
DAPHNIS. — Je tâcherai de la choisir bonne.
CHLOÉ. — Je hais, sans la connaître, cette femme qui me volera mes enfants.
DAPHNIS. — As-tu remarqué ? Déjà, l’aîné se détourne de toi pour venir à moi. Tu le couvais, hier ; il s’échappe aujourd’hui, et