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MARIE.

Oh ! guère, monsieur.

GEORGES.

Vous devez jouer le Beau Danube Bleu à ravir.

MARIE.

Je ne l’ai pas encore déchiffré.

GEORGES.

Je ne vous le reproche pas, mademoiselle ; je dis cela pour montrer que Maurice ne me cache rien de ce qui vous concerne. Il m’intéresse à votre vie et même… vous savez que Maurice est un faiseur de projets ; il me les communique tous ; c’est si doux de s’épancher. Il en caresse un, entre autres, qui vous étonnerait, peut-être. Oh ! un projet vague, mais réalisable, et, pour ma part, à première vue, je souhaite qu’il se réalise ; mais je n’ai pas encore le droit de vous le confier : vous êtes trop jeune, nous sommes trop jeunes… Plus tard, plus tard… c’est un secret entre Maurice et moi ; ne cherchez pas, mademoiselle, vous ne devineriez pas.

MARIE.

Ça m’est égal.

GEORGES.

Et à moi donc !… c’est effrayant, mademoiselle, plus on vous regarde, plus vous ressemblez à votre grand’mère.

MARIE.

Alors je peux lui dire que vous aimez le pain rassis.

GEORGES.

Mademoiselle, je vous en serai très obligé.


Scène VII

GEORGES, puis MADAME PERRIER et MARIE, puis MAMAN PERRIER.
GEORGES, seul.

Décidément, ça ne finira pas par un mariage ; je n’ai plus rien à faire ici. Allons ! il faut être philosophe, quand on ne peut pas faire autrement. Il reprend l’indicateur, y trouve la dépêche et, après une courte hésitation, il va vers la grille. Qui demandez-vous ?… Georges Rigal !… C’est moi, mon brave homme… Une dépêche !… Oui, oui, Georges Rigal, chez Maurice Perrier… C’est bien ça… Donnez vite, merci,