vous aime. Je vous ai oubliée par étourderie. Excusez-moi.
D’ailleurs, à quoi ça sert d’écrire des longues lettres qui n’en finissent plus, quand on va se voir ?
N’est-ce pas, madame ? Vous avez bien raison. Silence. Je reprends donc ma lettre.
Il met la lettre dans son portefeuille et laisse tomber une dépêche.
Vous laissez tomber quelque chose.
Merci, madame, ce n’est qu’une vieille dépêche bonne à déchirer.
Il la met dans son indicateur.
Comme je suis ennuyée que Maurice soit sorti ! mais cela ne fait rien, monsieur, donnez-vous la peine…
Elle désigne la porte de la maison.
Rentrera-t-il bientôt, madame ?
Ah oui ! sans doute.
Est-ce qu’on sait, avec lui ?
J’espère qu’il ne tardera pas. C’est un fait exprès. Maurice ne sort jamais le matin. Et, pour une fois que vous venez, il s’en va. Il doit courir par les champs. Voulez-vous qu’on le cherche ?
J’attendrai un peu, en votre aimable compagnie, mesdames ; et s’il tarde trop, j’irai au devant de lui : cela me promènera, je verrai votre pays, qui m’a paru très joli, mesdames, sans flatterie.
Il est joli comme tous les pays.
Madame, j’ai beaucoup voyagé et j’en ai rarement vu de plus plaisant.