puierai pas la candidature de votre ami de toutes
mes forces ?
Et il a aussitôt ajouté :
— Et vous, Abel, vous ne vous mettez pas sur les rangs ?
— En résumé, me dit Abel, d’après mes calculs de probabilité, vous avez trente chances sur cent, et Pinçon soixante. Mais personne n’est sûr de rien.
— Vous savez, me dit W, que vous serez décoré ; mais parlons d’autre chose !
Et il me parle de ses ennuis de famille et de ses amours.
Il a mal au genou et sa femme est enceinte.
Quand on espère l’avoir, c’est quelque chose ; quand on l’a, ce doit être peu de chose ; dès qu’on ne l’a pas, ce n’est plus rien.
J’entends un peu partout : Oh ! vous le sauriez, on le sait un mois d’avance ! — On ne le sait qu’à l’apparition de l'Officiel. — Le ministre lui-même ne le sait pas, — Il annoncera dans huit jours qu’il reculera sa promotion de huit jours. — Pinçon met déjà la sienne à sa boutonnière, etc., etc...
— Avez-vous lu, me demande Abel, une note dans le Gaulois : c’est comme si elle était écrite par le ministre ! Ce qui m’inquiète, c’est que le Temps et les Débats restent muets.