qui font de belles recettes. Il n’y a que l’argent.
On n’existe que par l’argent. Le spectacle de la
société ne prouve pas autre chose ; elle accumule
les preuves et, quand elle essaie de dire le contraire,
elle ment, par politesse ou par peur. Quelques
bourgeois arrivent à l’hypocrisie de la liberté,
aucun au mépris sincère de l’argent. Séduits par
le livre grave et piquant de Léon Blum, ils accorderont
peut-être l’amour libre à la jeune fille riche,
mais la jeune fille sans fortune ne les intéresse pas.
Aujourd’hui, plus que jamais, la devise bourgeoise,
c’est : tout par l’argent, et pour l’argent. Étiez-vous
à la messe de minuit ?
— Non.
— Vous, un fervent catholique ?
— Je vais à la messe, au moins le dimanche, je n’assiste pas aux soirées mondaines de l’Église où l’on patiente jusqu’au réveillon. A minuit, je dors.
— C’est prudent. D’ailleurs, aviez-vous votre billet ?
— Quel billet ?
— Vous ne l’aviez pas ! Alors vous vous seriez cassé le nez à l’église de mon quartier. Il fallait, pour y entrer, un billet de dix sous, pris à l’avance au bureau de tabac, comme un billet de loterie. Des hommes distingués (les commissaires de la