sacrifiée, celle qu’on n’épouse pas. La pauvre fille,
trop grande, trop laide, trop vieille, doit mettre la
salle en joie par sa résignation douloureuse, sa
mimique niaise et sa toilette ridicule.
— J’ai une peur bleue de ce rôle, déclare-t-elle ; que va dire la Presse ? La semaine dernière, je jouais Agrippine ; dans quinze jours, je jouerai votre Sacrifiée, Je saute, d’un bond, du tragique en plein comique ; la presse croira que je ne sais pas ce que je veux, que je me moque d’elle, et elle se f... de moi.
— Au contraire, dit Paul Page, sans conviction, vous lui donnerez une idée de la souplesse de votre talent.
— Ne craignez rien, dit M. Rouvre, ce sera une victoire !
— Vous vous y connaissez, dit Paul Page ; me voilà tranquille !
Mais, aussitôt, M. Rouvre affirme qu’au théâtre, personne n’y connaît rien.
Comme s’il s’agissait d’une noce, ces dames préparent déjà leurs costumes.
— J’espère, dit tout haut Mme Pralin, que la direction va faire des frais ; moi, je veux quelque chose de chouette !
La direction, loin de désespérer Mme Pralin, ne