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Page:Renard - L’Œil Clair, 1913.djvu/216

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L’ŒIL CLAIR


c’est pourtant une assez bonne loi, qui met chaque année quelque argent dans les caisses municipales et qui accorde, en fait, la liberté à ceux qui veulent la prendre. Mais les maris refusent de se donner eux-mêmes la peine d’achever l’œuvre personnelle de M. Briand et ils espèrent qu’il saura bien, pour répondre au petit travail de résurrection des curés et des bigotes, trouver quelque chose de mieux qu’un discours périgourdin.

Sous prétexte que les curés abusent déjà, et multiplient les syndicats mort-nés, les petits cafés-concerts villageois, et les audacieuses contrefaçons de Jeanne d’Arc, les maris voudraient voir M. Briand foncer de nouveau sur un ennemi à terre qui paie maintenant son terme comme un bourgeois, supprimer les processions, régler des cloches inoffensives et tracasser de pauvres femmes qui se métamorphosent pour instruire un lot de deux ou trois petites filles. Ce sont là des besognes qui répugnent à la fin, même à une police gouvernementale. Il y a un moyen si simple ! Qu’au nom du sens commun, les maris complètent donc la séparation chez eux et séparent une bonne fois leurs femmes des curés ! Mais ils ne veulent pas.