les énerve, la rédaction les affole, les problèmes
les achèvent. A midi, bien que surveillés par un
maître ou de rares parents qui les accompagnent,
ils mangent trop, à l’auberge, dont la patronne,
brave femme, se fait une gloire de les bourrer à
prix réduit. Et presque tout de suite, car il faut
repartir ce soir de bonne heure, ils subissent l’oral
ahurissant. Notez qu’ils ont de douze à quatorze
ans. Quelques-uns n’en peuvent plus ; il se mettent
à jouer sur les tables pendant l’interrogation
des camarades ; d’autres perdent la tête ; des petites
filles ne font que pleurer ; toutefois, elles ignorent
l’art des crises.
Voilà les criminels qui prouvent, par leurs enfantines réponses, que l’école républicaine a fait faillite ! Ses généreux adversaires se réjouissent : il y a vraiment de quoi.
Et je répète qu’il ne serait pas superflu de vérifier les enquêtes de certains examinateurs, la mienne, par exemple. Oui, j’ose cette confession publique. Il y a quatre ans, je feuilletais des copies de petites filles qui avaient eu le chagrin de ne pas obtenir le certificat d’études. Il y en avait des deux écoles : l’école laïque et l’école libre. Je choisis une vingtaine de réponses qui me parurent assez comiques, et je les publiai, sous une forme