Aller au contenu

Page:Renard - L’Œil Clair, 1913.djvu/76

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
72
L’ŒIL CLAIR

Je souhaiterais une modeste réforme.

Il faudrait réagir contre la mode de ce qu’on appelle, bien à tort, les beaux prix, abattre peu à peu le prestige de ces livres encombrants, de ces volumes bouffis, grossièrement reliés et mal imprimés, que le lauréat regarde et qu’il fait regarder surtout, mais qu’il ne lit pas, tant le texte est fade, et qui ressemblent à ces énormes pains indigestes dont la croûte est trop dure et la mie pas assez cuite.

Et je souhaite qu’on finisse par vous donner, comme prix, à votre école, aux plus âgés, à ceux qui ne reviendront pas, quelques livres de classe, avec de jolies reliures et de l’or sur les tranches, si vous voulez. Ces livres de classe, devenus livres de prix, vous les reliriez cent fois dans la vie, hors de classe. Ils sont si bien faits, quand on les compare avec nos livres d’autrefois.

Vos géographies, par exemple, quelles belles images ! Ce n’est plus de la géographie, c’est de la peinture. On voit la neige des montagnes, la flamme des volcans, le vert des prairies. La teinte des fleuves et des rivières est naturelle,et l’eau de mer, sur les cartes alléchantes, doit avoir un petit goût salé.

Et vos histoires de France ! Des portraits, des