Aller au contenu

Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
L’ÉVASION DE L’HOMME TRUQUÉ
109

mières plus vives… La surface, surtout, condense le fluide.

» — Sans doute. Et autour de nous ? La forêt…

» — Une mousse pâle, couleur fleur de pêcher, presque insaisissable… Ah ! la mousse s’allume, pétille, s’agite, s’affirme… C’est le vent qui s’élève, n’est-ce pas ? Tout flamboie doucement. Des panaches phosphorescents se poursuivent le long des murailles. L’air lui-même s’emplit de traînées. Je vois le vent !

» — Et quand je bouge, moi ?

» — Tout ce qui bouge s’entoure d’une flamme éphémère, et laisse un court sillage déchiqueté, une frange de lueurs…

» — En face de nous…

» — Je vois un pavillon. Transparence lilas. Les angles, les arêtes sont beaucoup plus accentuées que tout le reste. D’admirables aigrettes azurées s’échappent des pignons pointus, et le paratonnerre lance une gerbe inépuisable d’étincelles bleutées… Tout ce bleu et tout ce rouge passent leur temps à se fondre en violet, et le violet s’emploie constamment à se disso-