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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/115

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L’ÉVASION DE L’HOMME TRUQUÉ
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» J’étais accablé de tristesse. Ma réclusion ressemblait à la mort, et j’avais perdu tout espoir de reprendre ma place parmi les vivants.

» La maison où j’étais détenu se trouve au milieu d’une vaste solitude. Je savais depuis longtemps que la plupart de ses occupants n’en sortaient jamais. Figurez-vous être dans un château de cristal, — d’un cristal plus ou moins coloré d’améthyste ; c’est à peu près cela. Le moindre phénomène électrique impressionnait ma vue à travers les parois ; or, tout objet contient sa dose d’électricité, toute action engendre un courant ; cela me permit d’entrevoir périodiquement une automobile qui arrivait et repartait, assurant la liaison entre le château solitaire et une agglomération de points lumineux que j’estimai fort lointains (car j’avais acquis la notion de distance). L’auto pénétrait au cœur des bâtiments par le chemin d’un couloir bordé de hautes murailles qui, se continuant tout autour du domaine, lui faisaient une enceinte infranchissable, doublée, à l’extérieur, de fossés remplis d’eau. C’est, du