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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/116

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L’HOMME TRUQUÉ

moins, ce que je parvins à inférer, après bien des contemplations et des recherches, du haut de ma cellule ou pendant les promenades hygiéniques que Prosope me faisait faire dans les cours de sa forteresse.

» Impossible d’échapper à la surveillance de mes gardiens. Impossible de forcer les serrures de ma porte. Sauter par la fenêtre eût été se suicider.

» Je savais de ma prison tout ce que mes sens pouvaient m’en apprendre. Et rien ne me faisait espérer le salut. Mon serviteur restait muet. Les autres m’étaient étrangers. Une nuit, alors que limmobilité de chacun facilitait la besogne, j’avais dénombré les hôtes du lieu. Nous étions trente, que je crois pouvoir décompter ainsi : douze malades ou patients, huit médecins ou ingénieurs, et dix domestiques, infirmiers et ouvriers électriciens. — Le silence n’était troublé que par le bourdonnement sourd des dynamos. Logées au sous-sol, elles produisaient des fulgurances qui m’éblouissaient comme des soleils d’artifice. Elles envoyaient le fluide se comprimer dans des accumulateurs resplendissants ; elles le