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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/121

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L’ÉVASION DE L’HOMME TRUQUÉ
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incomparable dextérité pour manipuler sans bruit les serrures. Le château, feutré comme un cabinet de dentiste, jouissait d’un étrange pouvoir assourdissant. Prosope, sûr de ses domestiques, dormait profondément (je le voyais dans sa chambre !). Pas de chien de garde ; pas de veilleur. Enfin, il tombait une petite pluie que j’étais fort éloigné de maudire, les choses m’apparaissant avec beaucoup plus de netteté lorsqu’elles sont humides.

» Le couloir parcouru sans encombre, la grille escaladée, nous marchâmes durant cinq heures vers l’agglomération de points lumineux que j’avais déjà repérée. C’était la ville.

» Mon compagnon me dit :

» — Si nous pouvons prendre un train au lever du soleil, ce sera bon. — Et il ajouta dans un rire exotique : — Les docteurs vont dormir très longtemps derrière nous ; au moins jusqu’à demain soir… J’avais aussi les clefs de la pharmacie.

« C’est le ciel qui m’a envoyé ce petit démon ! » pensai-je.

» Il n’a voulu me dire ni son nom, ni sa