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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/122

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L’HOMME TRUQUÉ

patrie ; je n’appris rien de lui sur les docteurs mystérieux… Il était aussi secret que débrouillard.

» Nous nous hâtions. La nuit s’écoulait. Je suivais des yeux, à travers la masse diaphane de notre sphère, la progression du soleil. Il était pour moi, derrière ce brouillard bleu et parmi les astres, comme un disque zinzolin, foyer d’une formidable irradiation.

» Quand il dépassa l’horizon, nous étions empilés dans un étroit compartiment de chemin de fer, avec force voyageurs dont le langage inintelligible ne m’apprenait pas la nationalité.

» À quoi bon vous énumérer les fatigues et les péripéties de cette traversée européenne ?… Vers le soir, à l’heure où s’éveillait sans doute, dans son château-clinique, celui que j’appelle Prosope, nous entrâmes dans les pays de langue allemande. Questionner les gens, moi qui ne savais que quelques mots tudesques, c’eût été me faire remarquer et chagriner mon sauveur, qui m’avait demandé de ne rien dire et de ne pas chercher à savoir. Je me bornai donc,