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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/136

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L’HOMME TRUQUÉ

jusqu’à mes lèvres… où je n’eus pas besoin de l’appuyer.

Vous m’aimiez !… Ah ! il y avait un Dieu, ce jour-là !

Vous m’avez regardé. Je frissonnai. Notre silence valut un serment.

Quelques minutes après, je vous disais :

— Voulez-vous : nous nous marierons le mois prochain ?

Réveillée brusquement, vous vous êtes écriée :

— Oh !… Non. Nous ne pouvons pas…

Je m’étonnai :

— Pourquoi ?… Nous sommes libres. À quoi bon retarder ?… Et puis, voyez-vous, je voudrais tant que Jean Lebris fût encore là !

— Jean Lebris ! fîtes-vous. Mais… précisément… c’est à cause de lui…

Vous me considériez d’un air surpris, et moi je vous interrogeais d’un regard effaré.

— Je crois… Je crois qu’il ne faut rien lui dire, — murmuriez-vous, les yeux baissés.

La foudre tombait sur moi. J’ai dû pâlir affreusement. Vous m’avez ressaisi la main, disant :