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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/135

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GYMKHANA
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thousiasme sagace nous fiançait… Vous étiez divinement jolie ; vous aviez le teint animé, l’œil vif. Vous laissiez voir tout le plaisir que vous preniez à ce petit triomphe. Il s’y mêlait un peu d’énervement, le tournoi sportif ayant eu ses vertiges, ses crispations, ses transes… Il me semblait que j’avais gagné deux prix au lieu d’un !

Nos amis, gentiment complices, affectueux et rieurs, nous forcèrent à revenir ensemble dans ma torpédo garnie de roses. Une conspiration spontanée s’était ourdie. On aurait juré que notre destin venait d’apparaître à tous, et que chacun voulait contribuer à son avènement.

Nous glissions doucement sur la route ombragée. Le pare-brise, dans son cadre enguirlandé, me renvoyait votre image assombrie. Sous prétexte d’éviter la poussière des autres voitures, je pris un chemin détourné. Quelqu’un m’a dit qu’on nous voyait, de loin, fuir à travers les champs comme un buisson échappé d’une roseraie. Bientôt on ne nous vit plus.

Alors je pris votre main nue, et, comme vous la laissiez dans la mienne, je la portai