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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/152

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L’HOMME TRUQUÉ

Il fit un signe d’affirmation, resta quelques minutes immobile, prit nos mains dans ses mains trop chaudes, les rapprocha et les joignit avec une lenteur qui prit tournure de solennité.

— … Monsieur et Madame…, murmura-t-il.

Son visage était de ceux qui ne doivent plus jamais sourire.

Quel regard nous échangeâmes, nous qu’il accordait avec tant de simple bonté ! Je vis soudain les prunelles de Fanny se noyer de larmes. Ne pouvant maîtriser son cœur, elle se laissa tomber à genoux contre le lit, et, convulsivement, sanglota.

Après un silence, Jean Lebris se reprit à chuchoter. Je me penchai pour l’entendre. C’est à moi qu’il s’adressait.

— Bare, disait-il, dans le secrétaire, là… Tiroir du milieu… Testament… Vous le prendrez… Maman : préjugés… S’opposerait certainement à ce que vous savez… Mais testament… catégorique. Je vous lègue mes yeux… J’autorise… dissection… Ah ! Prosope sonne à la porte !… Empêchez-le d’entrer !… Mon revolver… Fanny, entendez-