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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/163

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L’EXPLOIT
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où nous pûmes causer librement. Elle m’apprit que rien d’anormal n’était survenu ; quelques familiers avaient défilé devant la dépouille mortelle ; aucun suspect n’avait trahi sa présence aux alentours.

Puis, comme je la regardais dans la pénombre :

— Je ne vous ai pas vu de toute la journée ! se plaignit-elle.

La chère âme se blottissait contre moi dans un affaissement douloureux et câlin. Elle se serait endormie sur ma poitrine, si je n’avais prononcé :

— Allez, mon amie, allez vous reposer, pour l’amour de moi !

Ses lèvres brûlaient. On aurait dit qu’elle ne pouvait plus s’éloigner.

— Fanny ! lui dis-je ému par tant de ferveur. Comme nous allons être heureux !

À bout de résistance, elle fondit en larmes, me tint passionnément embrassé, et s’enfuit en étouffant ses sanglots,

— Je t’aime ! lançai-je à voix retenue.

Elle me fit un signe, au haut de l’escalier. Je le vis à peine. L’ombre s’emparait d’elle.