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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/167

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L’EXPLOIT
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dant plusieurs minutes, je n’entendis rien d’autre que l’appel lointain d’un nocturne, le grondement d’une automobile attardée, puis un souffle irrégulier venant de la chambre voisine, où dormait Mme Lebris.

J’hésitai pourtant, et j’ignore pourquoi. Le désir de surseoir m’envahit tout à coup. Je craignis de rêver peut-être, d’avoir un de ces cauchemars d’où l’on sort brisé. Mes facultés vacillèrent. Ce ne fut qu’une défaillance.

J’approchai d’un pas ferme, et, redevenu professionnel, je soulevai d’un doigt léger la paupière encore souple…

Une exclamation m’échappa, sourde. Je saisis précipitamment une bougie, soulevai l’autre paupière…

À la place des électroscopes, et mises là pour simuler leur convexité, deux petites pelotes de laine occupaient les orbites.

Et les lunettes !… Les lunettes aussi avaient disparu.

Je suffoquais. Je fus sur le point d’appeler. Mon secret, maintenant, voulait se répandre. J’avais besoin de m’épancher, de raconter, de disputer, avec quelque ami plein de