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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/170

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L’HOMME TRUQUÉ

cette fois, c’était en plein cœur. Le testament m’avait échappé, les yeux inestimables m’avaient été ravis, et maintenant… Oh ! maintenant !…

Les lits n’étaient pas défaits. La robe que Fanny portait la veille gisait sur le plancher, près de ses mules d’intérieur jetées au hasard. Dans une armoire grande ouverte, le costume de voyage — que je connaissais bien ! — manquait entre les autres. Une solitude affreuse glaçait le logis.

N’en pouvant croire ma vue, m’adressant à moi-même des paroles sans suite, j’allais de chambre en chambre, stupide et misérable. Je me disais que j’étais la dupe d’un atroce quiproquo ; que tout s’expliquerait sans retard ; qu’il y avait là quelque abominable coïncidence… Elle allait revenir, voyons ! Elle n’était pas partie ! Ce n’était pas elle qui avait pris les yeux ! Pas elle qui avait pris le testament ! Fanny voleuse — et incendiaire ? Allons donc ! On ne pouvait pas supposer une pareille monstruosité !

Cependant, la logique élevait sa voix claire. Des rapprochements s’opéraient dans mon