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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/173

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L’EXPLOIT
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mes, je ne peux plus y voir autant de mensonges et de vilenies !

Non, non, n’est-ce pas ?… Fanny, toi qui sans doute ne t’appelles pas Fanny, toi qui ne fus ici — oh ! Dieu ! — qu’une espionne sous un faux nom, — n’est-ce pas qu’il ne faut pas croire à la félonie de tes yeux ? N’est-ce pas que tu ne m’as pas trompé dans le domaine du cœur ? Ton odieuse mission, ah ! je veux qu’on te l’ait imposée de force ! Ne l’as-tu pas remplie sans verser une goutte de sang ? La douce faiblesse de Jean Lebris n’a-t-elle pas su gagner ta pitié, puisque tu l’as laissé s’éteindre lentement ?…

On m’objectera que rien n’aiguillonnait ta hâte ; que, sûre de sa mort prochaine, il te suffisait, jusque-là, de veiller sur l’œuvre diabolique de Prosope…

Mais d’autres diraient aussi que tu avais des raisons moins froides pour prolonger ton séjour parmi nous, — des raisons qui me font lâchement espérer je ne sais quel avenir de retrouvailles, d’indigne pardon et de bonheur quand même ! — Car moi, Fanny, moi qui possède une part du secret