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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/35

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MORT AU CHAMP D’HONNEUR
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percluse, m’avait prié, ainsi que Me Puysandieu, le notaire, de l’assister dans ses déplacements. Suivant l’ordre des cérémonies, nous l’avions soutenue de l’église au monument du Cours et du Cours au cimetière ; puis un dîner intime nous avait réunis tous trois chez l’excellente femme.

Sous l’influence d’une pensée qui ne la quittait plus, Mme Lebris avait fait de ce dîner une dernière cérémonie consacrée au souvenir de son fils.

— Il vous aimait bien ! nous avait-elle dit d’une voix émue, en nous tendant les mains par-dessus la table.

Et nous n’avions parlé que de lui, jusqu’au moment de la séparation.

Mme Lebris est ma voisine. Pour aller de sa maison à la mienne, il n’y a que la Grande-Rue à traverser. Je rentrai chez moi profondément triste, et, comme tous les soirs, je m’assis, pour travailler, devant ce bureau sur lequel j’écris à présent.

Il me fut impossible de me mettre à l’ouvrage. D’habitude, j’ai trop de besogne pour m’appesantir sur la disparition de tous ceux qui furent mes amis et que la guerre