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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/40

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L’HOMME TRUQUÉ

— Non, moi, ce n’est pas la peine ! Non ! insista Noiret. Je m’en retourne. J’ai quatre-vingt-deux kilomètres à faire !…

— Je ne sais comment vous remercier…, lui disait Jean.

Il se mit à tousser.

— Allons, il faut entrer, Jean ! Venez !

Mais, tout en lui parlant, je me livrais, vis-à-vis de Noiret, à une mimique aussi expressive que la pénombre le permettait, me touchant les yeux, montrant ceux de Jean qui restaient fermés, et faisant avec ma tête des mouvements interrogateurs.

— Au revoir, Jean, à bientôt ! dit Noiret. Soignez-vous bien… Au revoir, mon vieux Bare !

Puis, dans un murmure, contre mon oreille, il me glissa le mot terrible :

— Aveugle !

Je le vis disparaître avec un geste désolé, tandis que, tout abasourdi, la joie et la tristesse se disputant ma pensée, je prenais le bras de Jean Lebris.

— Nous sommes venus comme des voleurs, s’excusait-il. Je n’ai pas voulu élever la voix pour vous répondre, quand vous de-