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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/41

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MORT AU CHAMP D’HONNEUR
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mandiez : « Qui est là ? ». Je suppose que personne ne nous a ni vus ni entendus. C’est que, voyez-vous, si maman apprenait cela tout d’un coup… Il paraît quelle me croit mort ?…

— Il y a deux marches à monter, Jean, faites attention. Là. À gauche, maintenant. Nous voici dans mon cabinet. Asseyez-vous, et buvez un peu de quinquina… Vous coucherez dans la chambre d’amis ; et demain, dès le matin, j’irai chez votre mère… Je suis si heureux, Jean !

— Et moi donc ! dit-il avec un rayonnement de bonheur, en se passant la main sur le front.

Je l’examinai dans la lumière. Son aspect me remplit d’inquiétude, et je compris comment j’avais pu hésiter tout à l’heure, dans le clair-obscur, à reconnaître en lui Jean Lebris véritable et vivant. Sa peau sèche se tendait sur ses pommettes saillantes qui, par l’effet de l’émotion, se coloraient d’un feu trop vif. Depuis cinq ans, le mal que j’avais combattu autrefois s’était donné libre cours.

Mais Jean s’était mis à parler, avec le