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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/47

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LE GESTE RÉVÉLATEUR
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— Voici des lunettes noires, fis-je. Je crois que vous ferez bien de les mettre tout à l’heure… C’est à cause de votre maman. Les femmes sont si impressionnables… J’irai chez elle dès que l’heure le permettra, et je reviendrai vous chercher. Mais… elle va me poser des questions, Jean, et j’aurais voulu pouvoir, en quelques mots, lui dire… Ah ! tenez, mon petit, je ne sais pas biaiser ! Précisons. Qu’est-ce que vous êtes devenu ? Qu’est-ce qu’on vous a fait ?

— Mais exactement ce que je vous ai raconté hier soir !

— Alors, rien de plus complet ? Pas de détails ?… Jean, voyons !

— Non, rien de plus. — Et il poursuivit sur un ton excédé : — J’ai soif de repos, d’isolement. Je supplie qu’on me laisse, qu’on ne s’occupe pas de moi, qu’on ne parle pas de moi !… Je sais, allez ! On va me regarder comme une sorte de Lazare sorti du tombeau… Ah ! qu’on me laisse tranquille, pour Dieu !

Je vais toujours droit au but.

— Voulez-vous me permettre d’examiner vos yeux ? lui dis-je.