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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/48

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L’HOMME TRUQUÉ

— Nous y voilà ! s’écria Jean avec impatience. Vous aussi ! Depuis quatre jours, depuis que j’ai remis le pied en France, je n’ai affaire qu’à des juges d’instruction ! Si vous saviez ce que les médecins militaires m’ont déjà questionné !

— Au fait, c’est vrai ! Qu’en est-il résulté ?

— Est-ce qu’ils savent ! Ils pensent que ce sont des appareils provisoires qu’on m’a posés, — quelque chose de préalable, de préparatoire ; et que je me suis sauvé avant l’opération finale. Allons, regardez ! Regardez, si cela vous fait plaisir ! Mais promettez-moi qu’il n’en sera plus question. Je suis si las !

Il ouvrit ses paupières sur ses yeux d’Hermès, et je le mis en pleine clarté.

— … Mais vos yeux, vos yeux à vous ? questionnai-je passionnément.

— Supprimés. Énucléés. Les gaz d’un obus les avaient brûlés.

— Voudriez-vous enlever ces… ces pièces, un instant ?

— Mais je ne peux pas ! C’est fixe ! Vous êtes tous les mômes, vous autres…