Aller au contenu

Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
52
L’HOMME TRUQUÉ

pourvu d’appareils visuels ; s’il portait, sous les sourcils, des merveilles assez précieuses pour remplacer les yeux, serait-il assez égoïste, assez bêtement sauvage pour le cacher ? »

À cette question une voix intérieure me répondait : « Oui. » Et ce n’est pas sans ironie que je mesurais combien Jean Lebris m’apparaissait moins pur, moins parfait, depuis quil n’était plus mort. Son retour parmi nous l’avait dépouillé d’une auréole, et je me sentais incapable de rendre au vivant le culte que j’avais voué à sa mémoire. Petits travers que les siens, je le reconnais ; mais les morts sont des dieux.

« D’un autre côté, reprenais-je en moi-même, il y a des comédies qu’un regard de médecin démêle à coup sûr. Feindre la cécité n’est pas chose commode, et je ne m’y serais pas trompé !… Il est vrai que tout à l’heure, justement, un doute très vague m’occupait… — Je me réserve de tenter quelque épreuve. »

À peine avais-je pris ce parti, qu’un rayon