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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/63

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L’ADORABLE FANNY
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effacer de ma mémoire votre image charmante ; vous m’avez marqué de votre sceau brûlant, et j’en sens la douce blessure depuis ce crépuscule où je vous entrevis, ma bien-aimée, — depuis cette nuit que je passai dans la fièvre d’un étonnement et d’une joie sans bornes, me répétant tout haut que j’aimais, que j’aimais, que j’aimais !… Ah ! l’exquis et l’affreux souvenir !… Fanny ! blonde Fanny qui descendiez vers moi, légère et souple, dans les nuées de votre chevelure et de vos mousselines, comme Diane devait glisser vers Endymion… Je vous aime encore, hélas !

Je la revis le lendemain, comme j’allais chercher Jean pour le mener à la promenade.

Car Mme Lebris, impotente, ne pouvait servir de guide à son fils ; Césarine avait d’autres occupations ; si bien que je m’étais imposé de consacrer quotidiennement une heure à Jean Lebris. Quand mes malades ne m’en laissaient pas le loisir et que Me Puysandieu ne pouvait me remplacer, mon ami Jean se risquait seul au dehors,