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Page:Renard - L’Homme truqué, suivi du Château hanté… - Crès, 1921.djvu/62

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L’HOMME TRUQUÉ

tante. Mlle Grive, c’est la jeune fille qui règne, Mme Fontan la brave femme qui pivote. Voulez-vous voir l’enfant, Bare ? Rien de plus simple ; elle dîne avec nous. Maman vous invite. N’est-ce pas, maman ?

— Bien volontiers ! fit Mme Lebris avec la crainte manifeste du gigot trop modique ou du chapon trop svelte.

J’excipai, pour refuser, d’un prétexte quelconque, et je me retirai, fidèle à la consigne que je m’étais donnée, c’est-à-dire sans avoir, plus que les jours précédents, risqué quoi que ce fût à propos de l’inconcevable cécité de Jean Lebris.

Mlle Grive descendait l’escalier du deuxième étage dans une envolée de mousseline. Je m’effaçai contre la muraille du palier, saisi d’un trouble ravissant, avec un salut gauche et machinal… Et quand je fus rentré chez moi, il me parut que cela s’était fait par enchantement, et qu’une baguette magique m’avait transporté instantanément du palier de Mme Lebris dans mon cabinet…

Fanny, je ne suis qu’un misérable lâche. J’ai beau tendre toute mon énergie pour